Silence

Silence est un sujet indépendant évoluant dans son espace-temps onirique et plastique.

Silence au sens de l’absence de bruit, de mention d’une chose, de l’action de ne pas exprimer sa pensée, de la pudeur qui laisse place au fait.

« Je cherche à modeler un personnage contemplatif à l’allure polymorphe, dont l’existence n’est pas personnifiée par le principe d’émotion, mais de constance.

Cette intention d’animer une sculpture contemporaine vivante est l’illustration d’un propos qui m’interpelle sur la force et la singularité, sur le sens de l’introspection, sur la perception de l’unicité et de l’unitarité de l’être. »

« L’idée surréaliste veut montrer l’essentiel. Ce que l’individu peut être d’intensité initiale et unique, de subjectif, de simplicité, qui fondent son existence.

Sa concentration spontanée, la méditation de sa position, son imagination, son inventivité, seraient impulsées certes de l’acquis, mais fondamentalement d’un possible substrat primordial évidemment mystérieux faisant l’objet humain, à l’origine de l’objet conçu par l’humain, élaboration et procédé qui le caractérisent. »

Crépusculaire, le visage suspendu à l’articulation d’un corps matière élancé de lignes flexibles, la créature hybride et douce est issue de ce monde convergent à l’inné.

Elle n’a ni fioritures, ni besoin de parader. N’existant d’aucun état insolide l’activant à faire pour avoir, elle est.

Elle se déplace dans d’improbables postures pour elle naturelles à son rythme serein.

Le design du stylisme est ainsi porteur d’une critique frontale de la pression sociale imposant la perversion de l’expressivité articulée, et particulièrement de l’expressivité du visage, déplorée comme une vulgarité culturelle détestable par l’auteure.

« Le calme ne fait pas de grimaces. La présence des masques n’a pas pour intention de jouer, de dissimuler ou d’outrer, mais de révéler un fond paisible, précisément délesté de masque.

Cette approche participe d’un atypique malaisant au regard du suspicieux, du croyant, de celui qui espère conformer l’autre d’après ses acquis moraux.

Les attitudes physiques inculquées aux occidentaux par convenances, contraints de s’agiter et de sourire compulsivement dès l’enfance, constitues un cadre mimétique, un masque hypocrite et anxiogène pour l’authentique, que j’appelle la dictature de la joie.

De ma vision, la sérénité, la créativité, n’est pas seulement émotive.

Elle est avant tout substantielle. »

Son apparence expressionniste peut éventuellement être reçue comme impassible, et forme en réalité l’image d’un épanouissement, d’une tendresse de l’entier.

L’amour propre, allié de l’idéale solitude fatale de l’individu, impliquent la confiance de l’intuition, de l’inconnu, et de son prolongement, l’enthousiasme de l’expérience partagée. Apparemment naïve, la proposition rappelle que la perception est spirituelle, au sens de la réflexion de l’esprit.

Ainsi le corps et l’esprit, synonymes sans distinction de sens, sont l’entité qui forge une genèse de la personne, et la connivence de son for intérieur avec sa source d’inspiration, puis avec la posture environnementale simultanément. Uniques et stellaires, que nous le voulions ou non, nous sommes toujours libres.

© Jonathan Ramos

La volupté de la précision, de l’intégrité au sens de l’intégralité, anime le geste de ce personnage symbolique et mystique.

Ses volumes à la fois géométriques et complémentaires se délient, s’étirent, fusionnent, se disloquent, s’équilibrent, approche l’apesanteur, et composent ainsi la calligraphie vivante d’un organisme graphique en perpétuelle métamorphose.

Le spectacle est inspirée notamment du mime, de l’opéra chinois, de psychologie, et des univers fantasmagoriques du photographe Roger Ballen, de la chanteuse Björk, et du réalisateur Hayao Miyasaki.

Tarifs

Numéro - 5m30

1800€ HT

Installation - 1h

2500€ HT